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Shūsui Kōtoku

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Shūsui Kōtoku
Shūsui Kōtoku
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 39 ans)
Prison d'Ichigaya (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
幸徳秋水Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
幸徳 傳次郎Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Kokumin Eigakukai (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Chiyoko Morooka (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Morooka Masatane (d) (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Yorozu Chōhō (en)
Heimin ShimbunVoir et modifier les données sur Wikidata
Partis politiques
Social Democratic Party (en)
Japan Socialist Party (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Idéologie
Maître
Condamné pour

Shūsui Kōtoku (幸徳 秋水, Kōtoku Shūsui?, - ), de son vrai nom Denjirō Kōtoku (幸徳 傳次郎, Kōtoku Denjirō?), est un journaliste japonais socialiste puis communiste libertaire.

Pacifiste à ses débuts, il lutta contre la guerre russo-japonaise. Il fut aussi l'élève de Chōmin Nakae, grand homme politique, écrivain et philosophe.

Ayant été exécuté pour trahison par le gouvernement japonais, il est généralement considéré comme martyr par les anarchistes.

Journaliste socialiste

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Kōtoku est né dans ce qui était la ville de Nakamura (en) dans la préfecture de Kōchi, actuellement la ville de Shimanto. Il déménage à Tōkyō vers 15 ans et fait des études de médecine. Il est expulsé en 1887 pour raisons politiques et rejoint Chōmin à Ōsaka. En 1893, il devient journaliste et, en 1898, entre au Every Morning News, quotidien radical. En 1901, il publie son premier livre L'impérialisme, monstre du 20e siècle, puis en 1903 L'essence du socialisme. Avec un ancien compagnon journaliste, Toshihiko Sakai, il crée l'hebdomadaire La Plèbe (Heimin Shimbun)[1]. Son journal sera interdit par la suite lors des prémices de la guerre russo-japonaise en . En effet, malgré la censure existante, ce journal s'oppose à la guerre, ce qui met ses éditeurs dans l'embarras juridique en de nombreuses occasions. Kōtoku purgera une condamnation pour « propagande subversive » de 5 mois de prison en 1905. Lors de son emprisonnement, Kōtoku découvre les œuvres de Pierre Alexeiévitch Kropotkine. Selon lui, cette lecture sera la cause de son adhésion à la philosophie anarchiste.

Voyage aux États-Unis

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En novembre, après sa libération, Kōtoku part aux États-Unis. Il entreprend alors une critique sévère au sujet de l'Empereur Meiji et de sa politique. En même temps, il prend des contacts dans les milieux anarchistes et syndicalistes. En Californie, il commence une correspondance soutenue avec Kropotkine et commence la traduction de Conquête du pain (Pan no Ryakushu), qu'il distribuera plus tard au Japon.

Retour au Japon

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Kōtoku retourne au Japon en juin 1906. Une conférence publique est tenue le 28 du même mois pour lui souhaiter la bienvenue. Il y tient un discours sur « La montée du mouvement révolutionnaire mondial », qu'il dit aller à l'encontre de la politique parlementaire (par exemple les partis politiques marxistes), et en faveur d'une grève générale en tant que « moyen d'une révolution future ». Ce point de vue anarcho-syndicaliste, en progression aux États-Unis à l'époque, avec la fondation des Industrial Workers of the World, montre clairement l'influence américaine sur Kōtoku.

Son discours est suivi de nombreux articles, le plus connu d'entre eux étant The Change in My Thought (on Universal Suffrage) (« Le Changement dans mes idées (sur le suffrage universel) »). Dans ces articles, Kōtoku préconise l'action directe plutôt que les objectifs politiques tels le suffrage universel, ce qui choque nombre de ses camarades. Est ainsi importée dans le mouvement ouvrier japonais l'opposition entre anarcho-communistes et sociaux-démocrates. La scission est consommée lorsque le Journal du peuple arrête sa publication en et est remplacé deux mois plus tard par deux autres journaux : le social-démocrate Social News et le Ōsaka Common People's Newspaper, qui revendique des origines anarchistes, plus en faveur d'actions directes.

L'« Incident de haute trahison »

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Bien que les méthodes anarchistes durant cette époque soient pacifiques (type propagande), quelques groupes disparates adoptent un comportement plus violent de type terroriste révolutionnaire. En général, la répression policière consistant en l'interdiction des publications ou des partis tels que le Parti démocrate japonais suffit à bloquer les organisations. Il n'y a pratiquement aucun incident, si ce n'est lorsque quatre anarchistes transportant des bombes sont arrêtés. Le gouvernement utilise cette affaire pour liquider le mouvement anarchiste sous l'accusation de complot de meurtre sur la personne de l'empereur Meiji, et 26 militants ou sympathisants sont jugés. Le , 24 d'entre eux sont condamnés à mort, dont la moitié seront exécutés. Kōtoku est pendu avec dix autres condamnés le . L'unique femme condamnée, Sugako Kanno, est exécutée le lendemain en raison de la tombée de la nuit. Cet épisode de l'histoire sera appelé plus tard l'« Incident de haute trahison » (大逆事件, Taigyaku Jiken?).

"Les martyrs japonais" (1911) (carte postale avec les portraits de Denjirō Kōtoku, Toshihiko Sakai, Sanshirō Ishikawa et Kōjiro Nishikawa.

Dans la fiction

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Shūsui Kōtoku est le personnage principal du 4e volume de la saga Au temps de Botchan, manga de Jirō Taniguchi sur un scénario de Natsuo Sekikawa (ja) (Éditions du Seuil). Ce manga retrace la naissance d'un nouveau Japon sur les cendres de l'ère Meiji au travers de la vie des intellectuels de cette époque : Natsume Soseki (vol. 1 & 5), Takuboku Ishikawa (vol. 2), Ōgai Mori (vol. 3) et Shūsui Kōtoku (vol. 4) entre autres.

  • Shūsui Kōtoku, L'impérialisme, le spectre du XXe siècle, [1901], traduit par Christine Lévy, CNRS, 2008.

Bibliographie

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  • Lévy Christine. Kôtoku Shûsui et l'anarchisme. In: Ebisu, no 28, 2002. pp. 61–86, DOI : 10.3406/ebisu.2002.1267, www.persee.fr/doc/ebisu_1340-3656_2002_num_28_1_1267
  • Lévy Christine. Autour de l’Affaire du crime de lèse-majesté : modernité politique et répression. In: Ebisu, no 44, 2010. La modernisation du Japon revisitée. Que reste-t-il de l’approche moderniste ? [Sous la responsabilité éditoriale de Christine Lévy] pp. 87–109.
  • Lévy Christine.« Asiatisme et formation du premier courant anti-impérialiste au Japon » in Japon Pluriel 7, Actes du septième colloque de la SFEJ, sous la direction d’Arnaud Brotons et Christian Galan, Éd. P. Picquier, [149-158].
  • François, Kôtoku Shûsui (1871-1911) : Un communiste libertaire au Japon, Alternative libertaire, no 173, , texte intégral.
  • Philippe Pelletier, Kôtoku Shûsui : socialiste et anarchiste japonais, Éditions du Monde libertaire, 2015
  • Philippe Pelletier, Kotoku Shusui socialiste anarchiste, éditions Groupe Bertho-Lepetit (FA), 46 p.
  • Shūsui Kōtoku, L'impérialisme, le spectre du XXe siècle, CNRS, 2008, traduction et présentation Christine Lévy.
  • Émile Carme, Shûsui Kôtoku : appel au bonheur, revue Ballast, , [lire en ligne].
  • (en) John Crump, The Anarchist Movement in Japan, Anarchist Communist Editions, 1996, texte intégral.
  • (en) Robert Graham, Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas, From Anarchy to Anarchism (300 CE to 1939), volume I, Black Rose Books, 2005, texte intégral.
  • (en) R. T. Tierney, Monster of the Twentieth Century, Kotoku Shusui and Japan’s First Anti-Imperialist Movement (University of California Press, ) (ISBN 9780520286344)
  • Aristide Pratelle, Les Martyrs de la pensée au Japon. Denjiro Kotoku. Les Hommes du Jour, n° 158, daté du 28 Janvier 1911.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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